Bilan annuel : les fondations d'une année pleine de sens

Pourquoi et comment faire un bilan annuel personnel ? Un tour complet du sujet, avec un template de bilan gratuit à récupérer.

Bilan annuel : les fondations d'une année pleine de sens
Looking back - Photo by Michael Skok / Unsplash

Nous voilà dans cette période extraordinaire où, avec une année entière devant nous, tout semble possible !! Tout le monde commence à parler de ses bonnes résolutions et à faire des projets d’avenir.

Mais avant de décider de la prochaine destination, il peut être utile de savoir... d’où est-ce que tu pars !
Sinon tu risques d’être confronté à certains problèmes récurrents :

  • La Procrastination : As-tu des envies de projets qui reviennent à chaque début d’année mais que tu n’arrives jamais à mettre en place ? Des choses que tu commences sans jamais terminer ?
  • Le Flou : Du mal à identifier quels objectifs pourraient réellement te correspondre ? À te fixer des intentions claires, pertinentes et motivantes pour l’année qui vient ?
  • La Surcharge : Ou au contraire un trop-plein d’objectifs, d’envies et de projets ? Et, passé le coup de boost de janvier, tu sens bien que tu ne pourras pas tout faire ? Que la frustration et la charge mentale vont bientôt pointer le bout de leur nez ?
  • Les mauvaises habitudes : Est-ce que tu veux enfin remplacer ces “mauvaises habitudes” qui te freinent au quotidien par des bonnes pratiques ?

Je suis déjà passé par là… et je ne vais pas te mentir, je suis loin d’avoir totalement résolu tous ces problèmes !

Mais j’expérimente des moyens de progresser et il y en a un qui marche particulièrement bien.

Ce conseil va peut-être te paraître étonnant, mais faire ton bilan annuel est probablement un des exercices les plus utiles que tu puisses faire pour résoudre ces difficultés et mieux planifier ton année à venir.

Se fixer des objectifs sans ça, c’est un peu comme planter des arbres, mais sans avoir aucune idée du type de sol et de climat dans lequel ils vont pousser !! Autant te dire que si tu plantes des abricotiers dans une terre rocailleuse de Normandie, ce ne sera pas gagné d’avance pour récolter des abricots 😉

Dans cet article, je te donne quelques éléments essentiels sur le sujet du bilan, pourquoi et comment le faire, et je te donne même un modèle à télécharger !

Bilan annuel, de quoi parle-t-on ?

Quand on parle de bilan annuel, la 1ère idée qui vient souvent est plutôt attachée à la sphère professionnelle.

Dans les entreprises, il n’y a pas une année sans son traditionnel bilan. Il y a le fameux bilan comptable, le bilan RH et les entretiens annuels, le bilan “business” où on fait le point sur l’atteinte des objectifs, et même désormais (enfin !) de passionnants bilans RSE et bilan carbone.

Cela explique peut-être la barrière mentale que représente parfois l’idée de faire un bilan personnel de son année. Après avoir “bouffé du bilan” pendant 1 mois au boulot, tu en as peut-être un peu marre de tous ces bilans !

C’est compréhensible.

Mais c’est bien dommage parce que quelle que soit ta situation professionnelle, elle ne représente qu’une partie de ton année et de qui tu es !

Tu l’auras compris, ce dont je vais te parler ici représente plutôt un bilan global personnel de ton année.

Il intègre évidemment ta vie professionnelle, mais d’un point de vue “meta”. C’est-à-dire plutôt ce que représente ton activité (ou ta non-activité car même si tu es au chômage cela reste utile), ce qu’elle t’apporte ou te coûte dans la vie de manière générale. Le bilan comprend aussi tous les autres domaines importants de ta vie. Je te détaille tout ça dans la 3ème partie.

Comment certains bilans annuels ont changé ma vie

Il est un peu spécial, mais je considère que mon premier bilan annuel remonte à l'été 2004 : j’ai alors 20 ans et je viens de terminer mon année de licence Erasmus en Angleterre.

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Oui quand on est étudiant le bon moment pour faire le bilan c’est souvent la fin de l’année scolaire, juste avant l’été.

Je suis admis dans plusieurs écoles de commerce et je me retrouve à devoir faire un choix : Bordeaux ? Marseille ? Pau ? Toulouse ? C’est un peu le flou. À l’époque je souffre déjà de la problématique du choix, et je décide de tenter un truc pour m’aider à y voir plus clair :

Je fais un mini-bilan de mon année scolaire et je pose par écrit mes intentions pour la suite. Sur une feuille A4, j’écris au recto l’essentiel des évènements marquant de mon année, et les leçons que j’en retire. Au verso, je fais un de mes exercices favoris lorsque je suis devant un choix compliqué : un bon vieux tableau des options !

Ce faisant, je mélange un peu dans le même exercice le côté bilan passé et le côté planning de l’année à venir. Si j’essaye de fonctionner différemment aujourd’hui, à ce moment-là c’est exactement ce qu’il me faut. Car le bilan aura un impact déterminant sur le choix et l’évaluation des grands critères de mon tableau des options.

J’opterais ainsi finalement pour l’ESC Pau, un choix inattendu, peu conventionnel au regard du classement de ces écoles et qui étonnera pas mal autour de moi. Un choix qui aura évidemment un impact déterminant pour le reste de mes études et probablement une partie de ma vie.

On ne peut pas refaire l’histoire mais je suis persuadé que si j’avais pris ma décision sans trop y réfléchir et sans faire ce bilan, mon choix aurait été bien différent…

J’ai retrouvé le même type de situation à plusieurs carrefours de ma vie : La décision de quitter mon job dans le digital, ma reconversion en charpente, le lancement de mon activité de coaching… à chaque fois que j’ai pris le temps de faire le bilan, les choix qui s’en sont suivis ont été beaucoup plus clairs et plus conscients.

Pourquoi faire un bilan annuel ?

Comme tu peux le voir les avantages de l’exercice sont très nombreux. Je t’en liste 4 qui sont parmi les plus importants selon moi :

> Sortir la tête du guidon !

Nos vies s’accélèrent et tu te sens peut-être pris.e dans une sorte de tourbillon du quotidien qui laisse peu de place à la prise de recul.

> Le bilan est un bon exercice mental qui te permet de faire une pause, de sortir du flou et du “train-train” quotidien pour retrouver une vue d’ensemble plus claire.
Imagine que quand tu avances tout au long de l’année, c’est un peu comme si tu roulais de nuit en voiture : même en plein phare tu n’éclaires qu’une petite partie du chemin ! Celui vers lequel tu diriges ton attention (tes objectifs pro, perso, tes projets, tes loisirs, tes habitudes etc …).
Faire le bilan, ce serait un peu comme arrêter la voiture et attendre que le soleil se lève : à la clarté du jour, tu peux beaucoup mieux voir l’ensemble de ton environnement : tout le chemin parcouru, mais aussi les chemins de traverses et toutes les autres possibilités qui s’offrent à toi, plus au loin ou juste sur le côté.

> Apprendre de ses échecs et ne pas répéter les mêmes erreurs

L’échec est un apprentissage. Une étape très utile sur le chemin de succès.

Il faut savoir écouter le feedback et repérer ce qui ne fonctionne pas. Les mauvaises habitudes. Les “faux projets” aussi.

> Si tu veux écrire un livre depuis 5 ans, mais que chaque année tu le repousses, peut-être que la question à se poser c’est plutôt : Est-ce vraiment un projet important pour toi ? Ou juste une envie passagère ? Un besoin qui vient de l’intérieur ou de l’extérieur ?
> Peut-être que ce n’est juste pas le bon moment et que ce projet sera pertinent pour toi dans 3 ou 4 ans. Mais alors pourquoi continuer à le mettre dans ta liste (ou dans ta tête) chaque année alors que tu sais très bien que tu ne prendras pas le temps de le faire ? Tu alourdis ta charge mentale inutilement, et tu te ralentis aussi dans tes autres projets.

> Tirer profit de ses succès

Faire le bilan c’est aussi un moment pour regarder tout le chemin parcouru ! Se féliciter de tout ce qu’on a accompli, de tout ce qui a bien marché.
> C’est un moment de gratitude, envers soi-même et envers les autres. Car beaucoup de nos accomplissements sont le fruit de collaboration et d’échange avec les autres. Plutôt que de courir après toujours plus d’objectifs, savoir apprécier ce qui est déjà là est une étape à ne pas négliger.

> Vider son sac !

Si tu le fais par écrit, ce que je te recommande très fortement, cela te permet de bénéficier des nombreux avantages du processus de l’écriture dont je t’ai déjà parlé ici.
> L’un d’entre eux étant de faire un grand ménage pour te libérer d’une partie de la surcharge mentale accumulée tout au long de l’année. S'il y a eu des tensions ou des évènements douloureux, les écrire permet parfois de mieux s'en libérer pour la suite. 

Comment faire un bilan annuel

Il y a plusieurs façons de faire ce type de bilan, qui peut correspondre à différentes personnalités ou à la période de vie dans laquelle tu te trouves.

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Dans tous les cas, je te conseille de bloquer un créneau de 2h au minimum quelque part dans ton agenda. Pendant ce créneau, trouve un endroit calme, où tu es seul.e et sans ton téléphone, ou en mode avion !! 2h c’est vraiment peu mais c’est déjà un bon début.
> Si tu veux aller plus loin, je te recommande plutôt d’y consacrer environ une journée.
> Et si tu veux l’appui d’un modèle et d’une énergie collective, je propose un atelier en ligne sur le sujet prochainement, je t’en dis plus à la fin de l’article.
  • Dans sa tête

C’est la version la plus facile d’accès et la plus répandue ! Clairement la moins efficace aussi…
Son grand avantage c’est que tu n’as besoin de rien à part d’un peu de temps pour réfléchir. Tout le monde commence par là. À vrai dire tu le fais sûrement déjà un peu comme ça, plus ou moins consciemment.

Je ne te recommande vraiment pas cette façon de faire qui représente pour moi la solution par défaut, une sorte de “C’est mieux que rien”. Avec juste un petit effort tu peux déjà passer à la version suivante ⬇️

  • Ecriture libre

Sur un carnet (papier ou digital), tu notes tout ce qui te vient naturellement à l’esprit.

Que s’est-il passé de majeur cette année ? Qu’est-ce que tu en retiens ? Quelles ont été les belles rencontres, les succès, les échecs, les apprentissages ?

L’avantage de ce format c’est qu’il est ouvert et peu contraignant. Il s’agit de laisser les choses venir en faisant confiance à son esprit, à sa mémoire. Le simple fait de poser ses réflexions par écrit permet généralement de les affiner, de les clarifier, de s’en libérer lorsque c’est nécessaire. C’est un bon exercice pour démarrer, et il peut même être complémentaire avec les autres.

Mais si comme moi tu ne peux pas toujours faire confiance à ta mémoire ou que tu apprécies l’appui d’un peu de cadre pour aller plus loin dans l’exercice, je te suggère l’option suivante ⏬

  • Le bilan annuel cadré, version simple et efficace -
    Ma recommandation

Si tu as pris le temps de me lire jusqu’ici c’est probablement la méthode qui va le mieux te convenir ! L’idée c’est de s’appuyer sur un cadre simple mais efficace pour s’auto-guider dans la construction de son bilan annuel.

  • Ici je te conseille de t’appuyer sur un modèle existant de bilan annuel ! Si tu cherches un peu sur internet tu vas rapidement trouver des dizaines de templates disponibles, et ça te fera gagner énormément de temps.
    > Pour te simplifier ce choix j’étais parti pour te faire une sélection. Et puis je me suis rendu compte qu’il y en avait beaucoup, mais aucun qui correspondait vraiment à ce que j’avais en tête : Un modèle simple, efficace, facilement utilisable mais tout de même assez solide.

    Alors j’ai décidé d’en créer un :-)
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Pour le récupérer rdv ici, il y a toutes les indications nécessaires dedans ! https://tally.so/r/wkb8zJ
  • J’ai essayé de trouver un bon compromis entre simplicité d’utilisation et utilité du modèle. Il se compose de 4 grandes parties :
  1. Écriture libre (optionnel)
    > Comme je l’ai dit c’est un exercice qui me paraît utile pour laisser les choses venir naturellement, et il est complémentaire au cadre qui va suivre ensuite. L’idée c’est un peu d’ouvrir en grand les fenêtres de l’inspiration et de faire rentrer de l’air frais, avant de refermer et d’allumer la cheminée ;-)
  2. Bilan de tes grands domaines de vie
    > C’est l’apport de l’approche analytique. Je t’ai inclus une liste à titre d’exemple dans le template, mais je t’invite fortement à la remodeler en fonction de ta propre vie.
  3. Les questions complémentaires
    > Une dizaine de questions clés pour s’assurer que tu as identifié les composantes majeures de ton année et que tu en as tiré quelques enseignements utiles. Les échecs, les réussites, les personnes importantes, les valeurs… On fait le tour.
  4. Le bilan synthétique final
    > L’idéal est de faire cette dernière étape quelques jours plus tard, pour laisser infuser ce grand mix varié que tu viens de plonger dans ta théière (🫖  = 🧠 ).

    On termine donc sur un écrit libre mais qui doit être synthétique. C’est le pendant de l’étape 1 mais bonifiée par toute l’analyse, le tri et la prise de recul. > On rentre ici dans l’approche systémique dont l’objectif est de voir l’ensemble de ta vie comme un tout cohérent et relié, qui représente bien plus que la somme de tes domaines de vie… Tout comme un bon gâteau au chocolat représente bien plus que la somme des ingrédients qui le compose ;-)
Y a beaucoup plus que des ingrédients là-dedans, y a de la magie et du bonheur :-)
  • Tu retrouveras quelques conseils complémentaires directement dans le template
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À noter que dans l’idéal, il faudrait commencer par prendre du recul et te demander ce qui est important pour toi, ce que tu veux mettre dans ton bilan pour l’adapter à qui tu es.
Mais ce genre d’exercice prend pas mal de temps et de réflexions, je te conseille donc de le réserver pour la fois suivante (pour ton bilan annuel de 2023 par exemple ?) ou éventuellement si tu décides de passer à la version avancée ci-dessous.
  • Le bilan annuel organisé, version avancée et connectée -
    Pour les passionnés d’organisation personnelle (PKM) et d’outils de productivité

Mettre en place une organisation personnelle poussée à travers des outils digitaux (Comme Notion, Obsidian ou Evernote) peut prendre beaucoup de temps et d’énergie, notamment au début.

> Mais ça donne aussi un avantage : lors du bilan annuel, tu as un tout un tas d’informations qui remontent “automatiquement” pour toi. Notamment tous les autres bilans réguliers (hebdos, mensuels, trimestriels) qui s’accumulent et produisent de véritables “intérêts composés”.
> Cela limite aussi l’effet de “récence”:  les éléments majeurs des 6 derniers mois prennent souvent beaucoup plus de place que ceux des 6 premiers, car notre mémoire est limitée et à une préférence pour ce qui est plus proche dans le temps…
> Pour la fin d’année 2023 j’envisagerais peut-être de partager mon template de bilan-planning Notion qui contient une trentaine de questions et plusieurs interconnexions (Linked Database) avec le reste de mon organisation. Si tu penses que ça peut t’intéresser dis-moi en plus en commentaire ou par email, je suis toujours partant pour discuter avec d’autres fanatiques du sujet 😉

Conclusion et... Actions !

Et voilà, j’espère qu’avec tous ces éléments tu auras de quoi te mettre sérieusement au travail au plaisir de faire ton bilan !

Je sais que ce n’est pas toujours évident de se lancer tout seul dans ce genre d’exercice. Alors si jamais tu as du mal à t’y mettre ou que l’appui d’un groupe de pair pourrait t’être utile, j’ai décidé de proposer un atelier exactement pour ça !

En s’appuyant sur le modèle que je t’ai partagé, on prendra notamment 45 min d’écriture intensive et guidée pour remplir l’essentiel de tes grands domaines de vie. Pour retrouver tous les détails et s’inscrire c’est par ici.

Tu te dis peut-être : et concernant le planning de mon année 2023 ? Et bien justement je trouve qu'il est utile de séparer les 2 démarches et de se laisser quelques jours pour digérer tout ça avant de passer aux intentions et objectifs de l'année à venir.

Mais sois rassuré.e, je te prépare en ce moment même un nouvel article sur le sujet 😉 Pour être sûr de ne pas le rater le mieux c'est de s'inscrire via le bouton en bas ou à droite de cet article.

Je te laisse sur cette belle citation de Romain Rolland :

En agissant, on se trompe parfois. En ne faisant rien, on se trompe toujours.